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|Garez vos neurones à l'entrée|

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5 février 2008

|Fiche de lecture - Don Juan, de Molière|

Fiche de lecture – Dom Juan, de Molière.

 

Acte I
Sc. 1 - Dialogue des serviteurs Sganarelle et Gusman : on apprend qu’Elvire, maîtresse de Gusman, revient se présenter à Don Juan qui l’a abusée et qui part après avoir demandé sa main. Portrait diabolique de Don Juan par Sganarelle : « épouseur de toutes mains. » Il le condamne mais et contraint de le suivre et de l’applaudir.
Sc. 2 – Don Juan vient à Sganarelle et explique son comportement : « Tout le plaisir de l’amour est dans le changement. » Désir inextinguible et plaisir de la victoire : « Je me sens un cœur à aimer toute la terre. » Sganarelle le tempère, évoque le vice, la colère divine, invente un maître fictif pour insulter le sien. Evocation du commandeur tué par Don Juan six mois plus tôt. Evocation de la nouvelle conquête, une jeune fiancée que Don Juan veut enlever.
Sc. 3 – « Rencontre fâcheuse » avec Elvire qui veut des explications. Elle lui souffle le rôle de l’homme engagé par les affaires, il enchaîne avec le discours du pêcheur converti. Elle part, honteuse et humiliée.

Acte II
Sc. 1 – Pierrot, pêcheur à l’accent prononcé, a ramassé Don Juan et ses hommes près de se noyer dans la mer. Il conte l’histoire à Charlotte, qu’il va épouser mais dont il déplore le manque d’affection.
Sc. 2 – Arrivent Don Juan et Sganarelle, Don Juan a un penchant pour une paysanne rencontrée après la noyade, il trouve Charlotte toute aussi séduisante néanmoins. Elle se laisse séduire, même si on l’a mise en garde contre les hommes et qu’elle est attachée à son honneur.
Sc. 3 – Arrive Pierrot, protestations inutiles.
Sc. 4 – Arrive Mathurine, la paysanne citée plus haut. Fantastique double jeu de Don Juan qui arrive à leur faire croire à toutes les deux que ce n’est pas l’autre qu’il veut épouser. Sganarelle tente de les prévenir en vain.
Sc. 5 – Des hommes poursuivent Don Juan (les frères d’Elvire) : Sganarelle est sommé de revêtir ses vêtements.

Acte III
Sc. 1 – Sganarelle est finalement déguisé en médecin, et Don Juan en paysan. Satire de l’incompétence des hommes de science. Discussion sur la religion : Don Juan affiche son pragmatisme.
Sc. 2 – Un mendiant demande de l’argent. Il prie pour la prospérité des gens qui lui donnent de l’argent. Don Juan lui promet un louis s’il blasphème. Le pauvre préfère mourir de faim.
Sc. 3 – Don Juan va au secours de Don Carlos, attaqué par des voleurs. Carlos explique être l’un de ceux qui cherchent à tuer Don Juan. Ce dernier fait croire qu’il en est l’ami proche, et qu’il n’approuve pas son comportement. Il promet de le lui livrer en temps voulu.
Sc. 4 – Les frères de Carlos paraissent et reconnaissent Don Juan. Carlos propose de lui laisser la liberté pour l’heure, car il lui doit la vie. Il jure de le défendre si ses frères l’attaquent. Discussion sur l’honneur. Ils partent sans le toucher, Don Juan promet qu’il se présentera quand Carlos le souhaitera.
Sc. 5 – Don Juan et son valet entrent dans le sublime tombeau du commandeur et se retrouvent face à la statue. A la demande de Don Juan, Sganarelle demande à la statue si elle désire dîner avec son maître. La statue acquiesce. Don Juan ne croit pas le rapport de Sganarelle terrifié.

Acte IV
Sc. 1 – Menace de Don Juan incrédule.
Sc. 2 – Annonce de Mr. Dimanche, créancier.
Sc. 3 – Amabilité excessive de Don Juan qui ne le laisse pas parler et part avant que Dimanche ait osé lui réclamer de l’argent.
Sc. 4 – Arrivée du père de Don Juan, Don Louis, qui lui reproche son comportement dans une longue tirade. Sans effet. Don Juan souhaite la mort de ce père qui lui fait des remontrances.
Sc. 5 – Sganarelle fait le lèche-bottes.
Sc. 6 – Arrive Elvire qui dans une longue tirade implore Don Juan de changer de conduite avec que le Ciel ne se venge. Don Juan demeure muet : il ne pense qu’à la beauté de cette femme.
Sc. 7 – Sganarelle et Don Juan se mettent à table. Le Commandeur frappe à la porte.
Sc. 8 – La statue invite Don Juan à souper le lendemain.

Acte V
Sc. 1 – Don Juan va à son père présenter son pardon et son désir de rachat. Il est évidemment profondément hypocrite. Joie émue du père crédule.
Sc. 2 – Don Juan explique à Sganarelle qu’il était insincère, et qu’il compte à présent s’ériger en homme bon, malgré ses convictions contraires. Tirade exprimant ses projets vicieux. Effaré, le valet le condamne et étale son manque d’éloquence et d’intelligence. Il le met néanmoins en garde. Cette scène est le véritable dénouement de la pièce : Molière montre que le plus souvent, les hypocrites parviennent à s’en tirer, malgré leurs mœurs dissolues.
Sc. 3 – Carlos vient à Don Juan, il a appris ses résolutions et lui propose un mariage avec Elvire. Don Juan refuse en invoquant sa conversion. Colère et menace de Carlos, peu dupe.
Sc. 4 – Sganarelle invoque encore le Ciel. Il prévient Don Juan qui reste indifférent.
Sc. 5 – Apparition du spectre avec la faux : le Temps. Menaçante, réclame le repentir de Don Juan. Celui-ci se montre sourd à ces avertissements.
Sc. 6 – La statue fait engloutir Don Juan. Sganarelle se plaint d’être le seul malheureux. « Mes gages ! Mes gages ! »

 

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21 janvier 2008

|Fiche de lecture - Le Cid, de Corneille |

 

Acte I

Sc. 1 –
Chimène fait répéter son rapport à sa confidente, Elvire. Celle-ci est allée parler au roi des deux prétendants de la jeune femme, don Sanche et don Rodrigue, sans montrer que Chimène penche pour ce dernier. Le roi semble être favorable à cette union. Chimène craint un revers.

Sc. 2 – L’Infante, personnage excessif, affirme être à l’origine de l’union Chimène/don Rodrigue. Elle s’en informe régulièrement, et manifeste de la peine : elle avoue à Léonor aimer le jeune homme. En réalité, étant consciente de l’impossible union entre lui et elle, elle a jeté Chimène dans ses bras pour éteindre son propre amour. En vain. Combat vertu/passion.

Sc. 3 – Don Diègue, père de don Diègue, est nommé prince de Castille par le roi ; il sera le gouverneur de l’Infant. Frustration, jalousie et sarcasmes du Compte, père de Chimène, qui était promis à ce rang. Dispute : le Compte donne un soufflet don Diègue, qui ne peut se défendre à cause de sa vieillesse.

Sc. 4 – « Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! » Monologue plaintif de don Diègue, qui déplore la perte de sa dignité, après une jeunesse pleine d’exploits.

Sc. 5 – Don Diègue va à son fils réclamer la vengeance. « Meurs ou tue. » ; « Va, cours, vole, et nous venge. »

Sc. 6 – Monologue de don Rodrigue. Dilemme cornélien : l’amour, ou le devoir. Il choisit le devoir envers son père et l’honneur, quitte à en perdre sa maîtresse. Ne pas se venger = être indigne d’elle.

 

Acte II

Sc. 1 – Le roi réclame des excuses de la part du Compte ; celui-ci refuse malgré don Arias qui tente de lui faire entendre raison. Vaniteux, il affirme que le roi ne pourra s’en prendre à lui tant il a besoin de sa présence.

Sc. 2 – Don Rodrigue provoque le Compte en duel. Dialogue piquant : don Rodrigue n’a jamais combattu alors que le Compte n’a jamais été vaincu ; l’un trop téméraire court à sa perte, l’autre trop confiant affirme ne tirer aucune gloire d’une victoire si aisée.

Sc. 3 – Chimène a appris l’affaire par l’Infante, qui tente de l’apaiser. Pour elle, il suffit à Chimène d’ordonner à Rodrigue de ne rien entreprendre pour qu’il s’exécute.

Sc. 4 – Chimène fait appeler un page pour qu’il aille quérir Rodrigue. Le page leur apprend que lui et le Compte sont sortis seuls du château.

Sc. 5 – L’Infante, dans son délire passionné, confie à Léonor qu’elle est à la fois peinée et réjouie de ce revers de situation. Triomphe de la passion sur la vertu : si Rodrigue sort vainqueur de ce duel, il sera un homme très puissant. Se lier à lui sera particulièrement valorisant pour l’Infante.  

Sc. 6 – Don Fernand, le roi, s’indigne de constater que le Compte fait si peu de crédit de ses ordres. Il envoie don Arias l’arrêter. Don Sanche tempère : si on laisse passer quelques temps, le Compte se montrera plus coopératif. Il prend la défense de l’accusé. Le roi persiste. S’attaquer à un homme qu’il a choisit pour gouverner son fils, c’est s’attaquer à lui-même. Les Mores ont paru sur le fleuve près de Séville, le roi demande à ce qu’on double la garde.

Sc. 7 – On apprend la mort du Compte. Regrets du roi.

Sc. 8 – Chimène vient réclamer justice aux pieds du roi. Don Diègue l’accompagne et vient se défendre. Chimène décrit de manière très crue l’état dans lequel elle a trouvé son père : elle réclame, méprisante, la mort de Diègue et Rodrigue. Don Diègue se défend, et tout en se soumettant au châtiment, implore le roi d’épargner son fils, qui n’aurait jamais commis tel acte s’il ne lui avait rien demandé. Délibération à venir.

 

Acte III

Sc. 1 – Rodrigue se présente au château pour offrir sa vie à Chimène. Elvire tente de l’en dissuader, que personne n’aille dire que Chimène tolère la présence de l’assassin de son père dans ses appartements. Rodrigue se cache à l’arrivée de son aimée.

Sc. 2 – Don Sanche, autre prétendant de Chimène, profite de la situation pour lui donner raison. Il se propose d’aller venger sa peine en tuant don Rodrigue. Elle accepte.

Sc. 3 – Chimène confie à Elvire qu’elle brûle toujours pour Rodrigue. Elle craint la mort de celui qu’elle aime, qui provoquerait immanquablement la sienne.

Sc. 4 – Don Rodrigue surgit et offre sa vie à Chimène en lui tendant son épée, celle-là même qui a tué son père. Chimène reconnaît la vertu de Rodrigue, et lui explique qu’à son tour elle doit se montrer digne de lui en le faisant tuer. Elle refuse néanmoins de le tuer de sa main, malgré son insistance. « Va, je ne te hais point. » Elle souligne son amour encore brûlant et lui promet de ne point continuer de vivre après sa mort.

Sc. 5 – Monologue de don Diègue qui, ne trouvant son fils nulle part, craint qu’il ait été tué. Mais Rodrigue apparaît.

Sc. 6 – Rodrigue laisse entendre à son père qu’il a tout perdu par sa faute. Diègue s’indigne, réplique que « l’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir. » Plutôt que de courir au trépas, il lui demande d’aller conduire une armée contre les Mores qui approchent, et revenir couvert d’honneurs.

 

Acte IV

Sc. 1 – Elvire apprend à Chimène que Rodrigue a fait fuir les Mores et a capturé deux rois ; le peuple le couvre de louanges. Chimène se laisse aller à l’admiration, puis se force à se rappeler qu’elle doit encore se venger de cet homme.

Sc. 2 – Arrive l’Infante qui explique à Chimène qu’au vu de la situation, il est plus sage de ne pas faire tuer Rodrigue. Lui laisser la vie, le priver de son amour.

Sc. 3 – Le roi félicite Rodrigue pour ses exploits. Il le nomme « Cid », et assure qu’il ne le condamnera pas à mort. Rodrigue conte le combat (registre épique).

Sc. 4 – Le récit de Rodrigue est interrompu par l’arrivée de Chimène. Le roi demande à Rodrigue de partir.

Sc. 5 – Le roi fait croire à Chimène que Rodrigue est mort de ses blessures. Chimène pâlit et trahit sa passion. Le roi avoue alors que Rodrigue est encore vivant, et fait comprendre à Chimène qu’il a deviné cet amour. Elle essaie de prouver que son ressentiment est plus fort : s’adressant aux chevaliers entourant le roi, elle promet sa main à qui tuera Rodrigue. Le roi les met en garde : celui qui s’acquittera de cette tâche se fera ennemi de la cour. Don Sanche se porte volontaire. Le roi accepte et demande à don Arias d’être seul témoin du combat : quel que soit le vainqueur, il ordonne que Chimène l’épouse.

 

Acte V

Sc. 1 – Rodrigue paraît aux yeux de Chimène. Il vient lui dire adieu ; il compte laisser don Sanche le tuer. Chimène proteste, tente de le convaincre de se battre en lui rappelant que s’il est vaincu, on lui ôtera sa gloire et son honneur, celui-là même dont la conservation avait motivé le meurtre du Compte. Rodrigue pense le contraire, comme si cette mort allait lui faire mériter d’autres louanges. Chimène le prie de se battre pour la « réduire au silence » et ainsi l’épouser.

Sc. 2 – Monologue de l’Infante qui se lamente de constater qu’entre ces deux ennemis l’amour est toujours aussi fort, alors même que Rodrigue était devenu digne d’elle.

Sc. 3 – Léonor se félicite de cet échec : il n’y a plus d’espoir pour l’Infante, alors son amour finira par s’éteindre. L’Infante consent à laisser Rodrigue à Chimène.

Sc. 4 – Désespoir de Chimène qui ne sait plus quoi penser, ni ressentir. Quelle que soit l’issue du combat, elle aura pour mari un homme qui en aura tué un autre, cher à son cœur. Réprimandes d’Elvire qui lui reproche de ne point se contenter des faveurs du Ciel. Alors qu’elle peut enfin être réduite au silence, et conserver son honneur, elle aimerait qu’il n’y ait aucune issue à ce duel ?

Sc. 5 – Don Sanche revient et lui montre l’épée. Chimène éclate en reproches : « N’espère rien de moi, tu ne m’as point servie. / En croyant me venger, tu m’as ôté la vie. »

Sc. 6 – Chimène va aux pieds du roi confesser son extrême peine. Elle le prie de ne point la contraindre d’épouser Diègue. Le roi lui apprend qu’en réalité, Rodrigue n’est pas mort : Rodrigue a epargné Diègue et lui a demandé de porter l’épée du vainqueur au roi. Chimène s’est trahie. Clémence du roi, qui donne à Rodrigue la main de Chimène.

Sc. 7 – Rodrigue arrive et offre encore sa tête à Chimène. Celle-ci le fait relever. Le roi confirme l’hyménée, et le diffère d’un an. Pendant ce temps, Rodrigue devra encore combattre pour la patrie, et Chimène sécher ses larmes.

21 janvier 2008

|Fiche de lecture – Bérénice, de Racine.

Résumé de la Bérénice de Racine.

*

Acte I

Sc. 1 – Antiochus désire s’entretenir secrètement avec la future épouse de Titus, Bérénice.

Sc. 2 – Antiochus aimerait lui confier son amour, malgré les réticences qu’il lui prête. Il hésite.

Sc. 3 – Antiochus annonce à Arsace son désir de partir. Ce dernier tente de l’en dissuader. Antiochus s’en remet à la reine : si celle-ci confirme son mariage avec Titus, il part.

Sc. 4 – Bérénice apparaît et explique qu’après l’apothéose de son défunt père, Titus a à nouveau manifesté son intérêt et son amour pour elle. Antiochus lui glisse qu’il l’aime et lui présente ses adieux. Elle les reçoit, à regret, sans vraiment condamner cet amour (Antiochus était le confident de Bérénice, elle perd donc un ami cher).

Sc. 5 – Bérénice fait l’éloge de Titus à Phénice.


Acte II

Sc. 1 – Titus évoque une tristesse tue. Il désire voir Antiochus.

Sc. 2 – Il demande à Paulin quel accueil Rome réserve à sa future épouse. Les Romains désapprouvent l’union à Bérénice, considérée comme une étrangère. Titus confesse qu’il prévoit de quitter, et mêle à cet aveu un long éloge amoureux : il préfère le devoir à l’amour ; cette décision est douloureuse.

Sc. 3 – Bérénice arrive : crainte de Titus.

Sc. 4 – Elle lui reproche de ne pas être venu à elle, condamne la froideur des serments qu’il lui fait. Titus n’avoue rien (trouble extrême).

Sc. 5 – Doute et incertitude de Bérénice.

Acte III

Sc. 1 – Titus demande à Antiochus de parler à Bérénice et avouer sa trahison à sa place. Il souligne et insiste à propos de son dévouement et son amitié, et le prie de veiller sur Bérénice pour lui, en demeurant auprès d’elle.

Sc. 2 – Scrupules d’Antiochus à trahir Titus tel que le lui conseille Arsace, puis accepte en décidant de ne rien dire à la reine.

Sc. 3 – Bérénice force violemment Antiochus à avouer. Elle refuse de le croire et manifeste une haine virulente envers lui : elle pense qu’Antiochus a inventé cette histoire pour s’emparer de son cœur.

Sc. 4 – Antiochus manifeste à nouveau son désir de partir.


Acte IV

Sc. 1 – Monologue court de Bérénice

Sc. 2 – Dialogue Bérénice/Phénice. Titus arrive.

Sc. 3 – Titus demande à être seul.

Sc. 4 – Monologue de Titus, hésitation devoir/amour.

Sc. 5 – Bérénice reproche à Titus de n’avoir pas pensé au devoir plus tôt. Elle ne croit plus ses serments et ne comprend pas sa cruelle décision. Puis elle y consent et en fait sa vengeance : cet amour douloureux fera regretter Titus. Désir de mort.

Sc. 6 – Désespoir de Titus qui voudrait revenir sur sa décision. Or Rome célèbre déjà leur séparation.

Sc. 7 – Antiochus implore Titus d’aller consoler Bérénice.

Sc. 8 – Titus va parler aux sénateurs et aux consuls.


Acte V

Sc. 1 – Arsace est seul.

Sc. 2 – Arsace annonce à Antiochus que la reine écrit à Titus et se prépare à partir.

Sc. 3 – Quiproquo : Titus parle de dire un dernier adieu à Bérénice, Antiochus comprend qu’il veut se réconcilier avec elle.

Sc. 4 – Antiochus se lamente.

Sc. 5 – Ironie et rage de Bérénice contre Titus : Titus lit la lettre ; la reine veut mourir.

Sc. 6 – Titus se dit prêt à tout (quitter Rome, mourir…)

Sc. 7 – Triangle amoureux : Antiochus avoue être amoureux de Bérénice ; Bérénice part tout de même, demande à Antiochus et Titus de servir d’exemple. Dernier mot de la pièce : « Hélas ! »

 

 

23 décembre 2007

|Phèdre : scène d'exposition|

Phèdre, de Racine : Acte I, scène 1.

[Plan détaillé de commentaire composé non corrigé ; il s'agit de mes notes pour un oral de littérature, en première année de fac de lettres.]

_

I)

1) Théramène, le confident servant les intérêts de la scène d’exposition.

 

~ Théramène = gouverneur et ami d’Hyppolite. Rôle du confident commun à toutes les tragédies : les personnages nobles sont accompagnées de gens de confiance à qui ils peuvent confier leurs secrets et leurs tourments.
-> Bien pratique pour révéler les clés de l’intrigue, en particulier dans les scènes d’exposition > incite les personnages à se livrer, même si le confident est déjà au courant de leurs tourments (cf. scène d’exposition du Cid).

~ L’amitié est une valeur importante, un sentiment « noble ». Relation respect/amitié mise en exergue par le rythme : « Aimeriez-vous|Seigneur ? / Ami| qu’oses-tu dire ? »
Néanmoins, c’est ici un confident qui provoque les confessions plutôt que de les écouter passivement => scène # concise comme le sont en règle générale les scènes d’exposition, mais ici elle gagne en naturel dans l’échange dense des deux personnages > Progression.

~ Théramène = permet également d’apprendre le contexte spatio-temporel au spectateur > environnement mythologique, évocation de la Grèce, de Thésée, père d’Hyppolite, connu pour ses nombreux exploits, héros, dieux et créatures divines, Enfers...
-> Racine, dans sa préface, soulève l’influence capitale des auteurs grecs sur ses écrits (pas de Racine écrivain si pas de Racine lecteur). Histoire de Phèdre = adaptation d’Euripide, + corrections pour rendre le tout plus agréable… Particularité de Racine : tente de rendre l’intrigue la plus vraisemblable possible, tout en transgressant la règle tragique en conservant les références mythologiques (« fable »), qui selon lui servent la poésie. Certains passages ne sont que des traductions de la version grecques (quel exercice de style, pour Racine !), c’est donc un moyen pour lui de se confronter directement à ses modèles, dans le but de les dépasser.


~ Théramène = évoque quelques traits de caractère d’Hyppolite (sportif, sauvage et solitaire). Cf v. 138…

 

2) Le personnage d’Hyppolite : un anti-héros

~
Personnage d’Hyppolite = anti-héroïque. Il se présente comme un héros, mais est démasqué par Théramène.

-> Personnage d’Hyppolite construit sur :
- de fausses actions -> 1er vers évoque son désir de fuite : il veut partir, et aller chercher son père ; mais il décidera d’ici la fin de la scène de ne pas s’en aller. Contraste devoir/fuite, suivre son père/fuir un pays qu’il aimait + contraste symbolisé par le style lui-même : utilisation du futur (« Je fuirai ces lieux »), v.2 : répète sa décision, évoque « l’aimable » Trézène => comme un recul.
> D’emblée, il se démarque du héros cornélien qui fait toujours ce qu’il dit.
- des mensonges, ou de fausses excuses : il donne plusieurs raisons successives pour justifier son départ : rejoindre son père, fuir Phèdre, puis Aricie, la femme qu’il aime.

~ Théramène = personnage calme et sensé qui n’est animé par aucune passion > tempère les emportements d’Hyppolite (cf. nombreuses interrogations) ; mais quand lui ouvre les yeux, Hyppolite met en terme à la conversation et s’en va.

 

 

II)

1) Phèdre et Aricie : les amours interdites.


~ Deuxième raison de son départ : vraisemblablement Phèdre, dont l’arrivée est à l’origine d’un bouleversement > Fausse excuse, Hyppolite refusant l’aveu de son véritable amour, Aricie.

=> Remarquons qu’Hyppolite glisse dans la même réplique de l’idée de Phèdre à l’image d’Aricie : on pourrait croire que la première évoque irrémédiablement la seconde ; il ne s’agit plus d’un mensonge mais d’une association d’idées propre à Hyppolite, matière à confusion et quiproquo pour Théramène.
> Ces femmes sont associées dès le début : elles représentent toutes l’amour coupable. Ainsi verra-t-on au cours de la pièce le rapport étroit entretenu entre la relation d’Hyppolite/Aricie et Phèdre/Hyppolite (comme en miroir, cf. scènes de la révélation de l’amour coupable d’Hyppolite à son confident, et de Phèdre à la sienne, qui se ressemblent beaucoup).

~ Mais en vérité, Hyppolite ne craint plus « l’inimité » de Phèdre ; mais Racine n’oublie pas que, ayant fait de Phèdre le personnage principal de sa pièce, il faut en brosser le portrait :
- origines mythologiques : « fille de Minos et de Pasiphaé », Minos : ordre, justice, rigueur, et Pasiphaé : désordre, folie, délire ; descendante du Soleil, donc haïe de Vénus (c’est elle qui est tenue pour responsable de l’amour incestueux de Phèdre pour Hyppolite).
- Lien avec la fatalité : ce sont les dieux, c'est-à-dire le destin, qui ont amené Phèdre.
- Théramène évoque son mal mystérieux, et son désir de mourir. Ton naturel : croit avoir compris pourquoi Hyppolite veut fuir Phèdre et en rappelle les raisons pour le spectateur > désignée par périphrases « dangereuse marâtre »… > On apprend la vive hostilité de Phèdre à l’encontre d’Hyppolite.

2) La crainte de l’amour & l’importance du verbe.

~ Ce qui occupe l’esprit d’Hyppolite, c’est l’« autre ennemie ».
=> « Si je la haïssais, je ne la fuirais pas » > litote (cf. « Va je ne te hais point »), pivot de la scène. Information nouvelle et pour Théramène, et pour le spectateur.
=> Second malentendu : Théramène ne comprend pas qu’Hyppolite aime Aricie ; il rappelle au passage qu’elle est la fille de l’ennemi de Thésée, qui a interdit à quiconque de tomber amoureux d’elle.

~ L’aveu a tardé à venir, pour plusieurs raisons :
- Possible mort du père (père/fardeau, cf partie III), qui permettrait à Hyppolite d’aimer librement Aricie.
- Mépris profond de l’amour en lui-même : fils d’Amazone, + dégoûté par les frasques sentimentales de son père. (cf. nombreux points d’exclamation)

~ Importance de la parole et de l’aveu (le tragique n’est pas tant l’action elle-même, mais son aveu.) « Tragédie de la nominalisation » (R. Barthes)  > Usage des périphrases, c’est Théramène qui nomme Phèdre le premier ; Phèdre elle-même ne nommera pas directement Hyppolite (« fils de l’Amazone »).
-> Hippolyte ne la nomme pas parce qu’il la déteste (// l’étrangère, l’intruse), Phèdre ne le nomme pas parce qu’elle l’aime trop, et qu’elle est effrayée par sa propre passion.
 



III)

1) Thésée, héros double et image écrasante.

~ Thésée - personnage à double face :
- Héros : récit de ses exploits héroïques (« nobles exploits », cf. la Poétique d’Aristote) + mise en valeur de son courage et de son honneur. Admiration.

- Coureur de jupons : Travers amoureux. Echec paternel qui provoque le mépris du fils, qui aimerait oublier cette « indigne moitié » de son père (« moitié » fait aussi écho à Phèdre…).

~ Malgré l’absence, représente une omniprésence pesante : Thésée nommé à chaque réplique.
=> On comprend d’autant mieux la culpabilité d’Hyppolite face à un amour que son père réprouve ; Théramène, freudien avant l’heure, avance que c’est cette interdiction qui excite la passion du jeune homme.

2) Le présage d’un bouleversement : destin irrévocable ?


~ Hyppolite pressent le trouble ; il se reproche son oisiveté, projette de s’enfuir.
> Désir d’identification : il désire suivre les pas de son père, en imitant ses exploits, tout en se distinguant en excluant tout déboire amoureux. En fuyant pour le rejoindre, il fuit l’angoisse de l’amour, // le mauvais côté de son père.
=> Instabilité, passion, profonde affection.

~ Théramène évoque Icare : le fils impétueux n’a pas écouté les conseils de son père, et en tentant de le dépasser s’est brûlé les ailes.
Tension et pressentiment : trouble s’installe.

~ Théramène = rôle ambigu : # raisonneur, pas de véritable fraternité, Il ne fait qu’assurer son « emploi », il ne se reconnaît pas plus dans ses dires qu’Hyppolite dans les siens.
=> Comme une suite d’accusations : « Vous aimez », « vous brûlez », « vous périssez », « vous dissimulez »…
> Aucune atténuation, utilisation du verbe « devoir », de l’impératif « Avouez-le », condamne l’ignorance et la non-expérience de l’impétueux Hyppolite, semble même évoquer l’irrévocabilité de la destinée : fuir ne sert à rien.


Conclusion :
Cette scène remplit ses fonctions de scène d’exposition (présentation de l’intrigue, des personnages, annonce du trouble…) + annonce la scène de l’horrible aveu de Phèdre. Maîtrise parfaite de Racine. Tragédie & destin : les personnages prennent des décisions pour éviter le désastre, mais ces décisions les précipitent d’autant plus vite dans l’abîme.

10 mai 2007

| Philo - La raison |

La raison

 

Définition :


- Faculté discursive de raisonner, de combiner concepts et propositions en vue d’une démonstration.
- Faculté de saisir et de faire les liens entre les choses.
- Faculté de juger propre à l’homme et commune à tous. Le distingue des animaux.
- Faculté des principes a priori (indépendants de l’expérience)
- Principe universel d’explication et de justification.
- Connaissance naturelle opposée à la connaissance révélée.
- Connaissance directe de l’absolu (// métaphysique).
- (Descartes) Bon sens, faculté de bien juger.
- (Pascal) Pensée discursive et faculté de l’universel. Cœur> Raison.
- (Spinoza) Mode de connaissance constitué d’un système d’idées claires et distinctes des choses + notions communes qui concernent un corps et tous les corps. Raison = Système par lequel on raisonne, crée des liens entre les choses.
- (Kant) Raison = tout ce qui est dans la pensée à priori + ne vient pas de l’expérience.
- (Cournot) Faculté de saisir l’ordre dans lequel les faits, lois, rapports entre les objets de la connaissance s’enchaînent et se lient.
- (Hegel) La raison n’est pas un ensemble de règles humaines mais un principe divin immanent aux choses.
- (St Thomas d’Aquin) Acte de la pensée discursive par rapport à l’approche instinctive de la vérité.


Distinctions :

- Raison constituante = tendance de l’esprit à réduire l’inconnu au connu.
- Raison constituée = formulation provisoire des principes de la raison constituante. Ex : les concepts de l’espace ont sans cesse évolué, au fur et à mesure que l’on repoussait les limites de l’univers.
- Connaissance > Entendement > Raison. L’entendement est la faculté de ramener les phénomènes à l’unité au moyen de règles. La raison est la faculté de ramener à l’unité les règles de l’entendement sous forme de principes.
- Raison (maîtrise des impulsions) # passions (impulsions)
- Raison (garantit que l’homme peut être social, prévisible et non dangereux) # folie.

Idées clés :

- Raison = faculté du sujet. Cette faculté se définit par rapport aux autres facultés (comme l’imagination ou la sensibilité). La raison permet de dépasser la perception sensible pour se rapprocher du réel en passant par l’abstrait des choses.
- La raison donne forme à l’intuition (cœur).


Auteurs à retenir :

- Descartes : Chaque homme possède la raison, mais les usages qu’en font les individus sont différents. Raison (= bon sens) : « Puissance de bien juger et de distinguer le vrai d’avec le faux ». La diversité des opinions ne vient pas d’un degré de raison, comme si on pouvait en avoir plus que l’autre, mais de l’usage qu’on en fait. Il s’agit donc de bien appliquer la raison.
- Montaigne : Les jugements et les choses sont en constant mouvement : si la raison sert d’instrument pour mesurer l’adéquation entre le réel et la raison, alors il faudrait une autre raison pour mesurer si la première a mesuré juste etc etc… La raison ne peut se saisir elle-même, car elle est aussi en mouvement.
- Pascal : C’est l’intuition (cœur) qui nous apprend les principes premiers (axiomes…). La raison doit donc s’appuyer sur l’intuition pour construire son discours et prétendre à la vérité. On sent les principes, on déduit les propositions. Le cœur et la raison ne peuvent que coexister car la raison ne peut pas se justifier par le sentiment, autant que le cœur ne peut offrir de preuve des siens.
- Kant : Maths et physique > Caractère à priori, «  raison. Thalès a bien compris qu’il fallait imposer à la figure un raisonnement purement rationnel à priori, propre à la conception que se fait l’homme du concept ou de la chose. Pour la science physique, la raison doit prendre les devants, prévoir, pour que l’expérience donne des résultats. « La raison n’aperçoit que ce qu’elle produit elle-même ».
- Kant : La volonté (agir selon des principes) est de la raison pratique, à l’opposé de la raison spéculative.
- Merleau-Ponty : Raison = comprendre ce qui lui est étranger, intégrer l’irrationnel.
- Marc-Aurèle : Chaque homme participe à une raison commune à l’humanité. Etre conscient de son appartenance à un véritable corps mène à la générosité, c'est-à-dire que l’homme fait le bien aux autres comme il ferait le bien pour lui-même.

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30 avril 2007

| Philo - La culture |

La culture

Définition :

- Formation de l'esprit et de la personnalité.
- Trésor collectif possédé par l'humanité ou par une civilisation.
- Ensemble des représentations et des comportements acquis par l'homme en tant qu'être social.
- Ensemble historiquement et géographiquement défini des institutions caractéristiques d'une société (traditions artistiques, scientifiques, religieuses, philosophiques, techniques propres, politique...)
- Processus par lequel l'homme est socialisé, par l'éducation et la transmission de ces coutumes.

Distinctions :

- Culture (produit de l'homme) # nature.
- La culture (activité humaine en général) # Les cultures (propre à chaque civilisation).

Paradoxe :

- Peut-on s'émanciper de sa propre culture pour étudier celle des autres peuples ?

Idées clés :

- A l'origine, la culture désigne le travail de la terre pour faire pousser ce dont l'homme a besoin pour vivre. Il désignera ensuite par extension l'éducation de l'esprit. Elle est donc une transformation, un travail.
- Pour le reste, voir la fiche Nature.

Auteurs à retenir :

- Kant : Le bonheur consiste à faire coincider une idée et la réalité, l'état existant. Or la nature ne peut suivre les modifications incessantes de l'Idée imprécise du bonheur. De plus, l'homme ne peut se satisfaire de la simple jouissance du bonheur. Il faut chercher ce qui n'est pas dans la nature et que l'homme peut lui-même préparer, ce qui lui donnera un but ultime, fin dernière de la nature. Ce but est inaccessible s'il embrasse toutes les fins possibles de la nature, la seule fin possible est donc l'aptitude à se proposer des fins et à utiliser la nature. Cette aptitude est liée à la culture. La culture est donc la fin dernière de la nature humaine.

- Leiris : Seul l'homme peut créer une culture, car lui seul maîtrise le symbole et le conventionnel, et seul lui à la capacité d'accumuler le savoir, et de le transmettre. La culture est un héritage social. La culture se perpétue par la tradition et transmet un mode de vie. La culture contient tous les éléments constitutifs de la société, qui orientent ainsi l'action individuelle en érigeant des principes et des règles qui serviront de bases. La culture est l'âme de la société.

- Levi-Strauss : Le langage est à la fois produit et partie de la culture. Il est aussi sa condition, car sans langage on ne pourrait pas la transmettre. Dans l'autre sens, la culture sert de structure au langage. Le langage est fondateur de la culture, et en même temps dépendant d'elle.


Auteurs à citer comme exemple :

- Leiris : La culture donne forme à la satisfaction de besoins élémentaires : nutrition, vêtements, relations sexuelles. Même le rêve est associé à la culture, puisqu'il témoigne de l'entourage culturel de l'individu. L'homme ne peut donc pas échapper à sa culture, présente partout dans son existence.

30 avril 2007

| Philo - La nature |

La nature

Définition :


- Principe de producion qui détermine le changement d'un être selon son type.
- Essence, ensemble des propriétés qui définissent une chose.
- Tout ce qui est inné et spontané.
- Ensemble des fonctions mentales pouvant faire l'objet d'une science (//psychologie)
- Traits distinctifs d'un individu qui caractérisent son tempérament en tant qu'inné.
- Ensemble du règne minéral, végétal et animal considéré comme un tout soumis à des lois. La nature est souvent considérée comme oeuvre et manifestation sur terre de Dieu.


Distinctions :

- Nature # art et technique, qui ne sont pas préposés au changement.

Nature # culture ou raison qui ne sont ni innés ni spontanés.
- Nature # état social/civil, société. Dans cette opposition, l'état de nature est un état hypotétique qui imagine l'homme en dehors de toute civilisation.

Idées clés :


- L'homme s'est longtemps senti comme fils de la Nature, figure maternelle, bienveillante ou au contraire hostile. Chaque fois que l'homme se pose des questions sur la valeur de la civilisation (produit de culture), ou sur lui-même, il se tourne vers la nature, à son origine. L'état de nature dont parle beaucoup Rousseau est un état hypotétique, pour l'auteur, l'homme actuel est un homme devenu, c'est-à-dire empreint de sa culture. Il est donc très difficile, voire impossible, de définir le comportement d'un homme émancipé de toute société. Ses prédecesseurs grecs, au contraire, étaient persuadés que l'homme était naturellement sociable, qu'il était donc voué dès sa conception à vivre avec les autres hommes.
- La perfectibilité de l'homme lui fait rompre le lien avec la nature et le distingue des animaux. Ce mouvement contre-naturel est porteuse de liberté, car elle offre une infinité de possibilités à l'homme.
- Comme le prouvent les expériences sur les enfants sauvages, l'homme peut retourner à un comportement instinctif. Cependant, un homme qui a déjà goûté à la société ne pourra jamais retrouver ce comportement. Il n'y a donc aucun moyen de définir et de délimiter ce qui est part de la culture et ce qui est part de la nature de l'homme.
- Selon Kant, l'éducation est un moyen brutal de soumettre l'enfant aux normes de la société. L'instruction permet au contraire un développement positif de la raison, // humanisation, qui est progressive.

Auteurs à retenir :


- Aristote : Tous les êtres naturels portent le principe de mouvement et de repos (// croissance/décroissance, lieu, altération...). Les objets produits par l'homme, cependant, ne sont pas conditionnés par ce principe, sauf s'ils sont composés d'éléments naturels. La nature est donc un principe, c'est-à-dire un point de départ de la connaissance des choses, elle est également la cause du mouvement et du repos.

- Galilée : L'Univers est un « immense livre » dans lequel l'homme peut accéder à la vérité en comprenant le langage utilisé : la mathématique, seule science permettant de déchiffrer la nature.

- Rousseau : L'homme a pour vocation naturelle d'être un homme, ce qui est plus important que le métier. C'est dans cette optique que l'on doit orienter l'éducation.

- Mill : La Nature est à la fois système entier des choses, avec l'ensemble de leurs propriétés » et les choses telles qu'elles sont sans que l'humain n'y apporte une modification. La Nature s'impose à l'homme par ses lois. Mais l'homme ne doit pas s'y soumettre, il s'agit d'une action irrationelle et immorale. En effet, l'homme est constamment en train de modifier la nature, de plus, il se doit de dominer la nature pour éliminer ses manifestations nocives pour lui. L'homme doit perpétuellement corriger la nature et ne jamais s'y soumettre, pour son propre bien.

- Merleau-Ponty : Chez l'homme, tout est inventé, même les sentiments et les passions. Il s'agit d'institutions, d'habitudes sociales. Il est inséparable de sa nature innée, c'est pourquoi « tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme ».

29 avril 2007

| Philo - La science |

La science


Définition :

- Domaine du savoir humain, qui forme un ensemble organisé de connaissances ayant un objet déterminé.
- Désigne toute connaissance rationelle obtenue, soit pas démonstration, soit par observation et vérification expérimentale.


Distinctions :

- Sciences humaines : Sciences ayant pour objet l'homme et ses comportements.
- Sciences morales : Sciences ayant pour objet l'aspect moral et social de l'homme.
- Une science (ex : mathématiques...) # la science (réunit toutes les sciences, tous les savoirs humains).

Auteurs à retenir :

- Voir Montaigne dans la fiche Conscience.

- Descartes : La certitude mathématique est supérieure, car son raisonnement est clair et simple, elle ne peut être remise en cause par l'expérience, et qu'elle est entièrement logique. La vérité est difficilement accessible par la raison, c'est pour cela que l'homme préfère souvent deviner sur des sujets obscurs qu'atteindre la vérité en répondant à une question simple. La certitude mathématique doit nous servir de modèle pour accéder à la vérité.

- Descartes : La mathématique a pour objet l'ordre et la mesure. La mathématique serait pour Descartes une science universelle d'où peuvent découler toutes les autres sciences. En effet, elle s'applique à de nombreux domaines, et ses rares difficultés se retrouvent dans les autres sciences. Si l'on n'étudie pas la mathématique, c'est parce qu'elle est jugée trop simple, l'homme laisse de côté ce qu'il parvient à comprendre et part à la conquête de nouvelles connaissances.

- Descartes : L'intuition = vue ou regard précis et indubitable de l'esprit, + connaissance rationnelle reposant sur l'évidence. Or, comme la certitude par intuition est rare, il faut utiliser la déduction qui permet d'arriver à la certitute grâce à une enchaînement méthodique. Ia déduction est mouvement, elle utilise la mémoire, alors que l'intuition est immédiate. L'intuition accède ainsi aux premiers principes, et la déduction aux conclusions.

- Weber : La science a pour vocation d'intellectualiser l'humanité. Ce processus n'améliore cependant pas nos connaissances de nos conditions de vie, le progrès de la science n'est pas toujours accompagné par un progrès de la connaisance de soi. Ex : lorsqu'on prend le tramway, on ne connait pas son fonctionnement. Or on ne cherche pas à le comprendre, alors que le sauvage, qui n'est pas au même degré de science que nous, connaît le fonctionnement de ses propres outils. En fin de compte, la science expulse toute puissance magique du monde, en se basant sur les froides maîtrise et prévision. La technique a construit un monde désenchanté.

- Bachelard : Il ne doit pas y avoir d'opinion dans la science. L'opinion ne connaît pas de vraie pensée, elle « traduit des besoins en connaissances ». La science interdit à l'homme d'avoir une opinion sur une question qu'elle n'arrive pas à saisir. La science doit d'abord poser des problèmes, avant de fonder ses connaissances. Il s'agit d'une construction, alors que l'opinion est spontanée et non fondée. 

29 avril 2007

| Philo - L'expérience |

L'expérience

Définition :

- Fait d'acquérir ou de développer, volontairement ou non, la connaissance des êtres et des choses par leur pratique.
- Résultat de cette acquisition; ensemble des connaissances concrètes acquises par l'usage et le contact avec la réalité de la vie, et prêtes à être mises en pratique.
- Connaissance acquise soit par les sens, soit par l'intelligence, soit par les deux, et s'opposant à la connaissance innée impliquée par la nature de l'esprit.
- Épreuve destinée à vérifier une hypothèse ou à étudier des phénomènes.
- Observation de phénomènes naturels ou artificiels.

Distinctions :

- Expérience # inexpérience (manque d'expérience, du fait de n'avoir pas beaucoup vécu, faible capacité de prévision et de compréhension).
- Expérience # autisme ou solipsisme (clôture complète du sujet sui lui-même).
- Expérience (passif, réception de données) # expérimentation (actif, production de données, obtenues par le travail avec le réel).

Idées clés :

Voir la fiche Théorie.

Auteurs à retenir :

- Bacon : Les faits ne doivent pas être séparés de la raison. Au contraire, c'est en les rendant solidaires qu'on peut accéder à la vérité : la raison appréhende, comprend, et explique la réalité à travers les faits observés. Dans le travail expérimental, il ne faut donc pas privilégier l'un ou l'autre, mais les mettre en collaboration.

- Kant : Il n'est de connaissance qu'à partir de l'expérience, qui excite la raison par la sensibilité. Mais la connaissance par l'expérience nécessite également le pouvoir a priori de l'esprit, c'est-à-dire que cette connaissance expérimentale résulte de l'association entre ce qu'on perçoit via la sensibilité et ce que l'on se représente être naturellement, comme une connaissance naturelle et instinctive du monde. On ne peut donc connaître de manière empiriste.

- Bachelard : L'observation scientifique confirme ou infirme des thèses qui ont déjà été formulées : elle est polémique, elle donne une nouvelle forme au réel après avoir dressé des schémas. Le phénomène scientifique est purement théorique, les instruments qui servent à les mesurer ne sont que des matérialisations de théories (ex : le voltmètre est réalisé à partir de la théorie de l'éléctromagnétisme).

29 avril 2007

| Philo - La théorie |

La théorie

Définition :

-
Ensemble de notion, d'idées, de concepts abstraits appliqués à un domaine particulier.
- Ensemble de propositions organisées de manière systématique, visant à donner une représentation discursive d'un ensemble de phénomènes.
- Connaissance(s) abstraite(s) et spéculative(s) indépendante(s) des applications.
- Construction intellectuelle, hypothétique et synthétique, organisée en système et vérifiée par un protocole expérimental
- Ensemble de lois formant un système cohérent et servant de base à une science, ou rendant compte de certains faits.

Distinctions :

- Théorie (spéculative, abstraite) # pratique (mise en application de la théorie). Cependant, il peut y avoir de pratique sans théorie, = « savoir-faire empirique », qui vient de l'expérience.

Idées clés :

- Théorie du côté de l'entendement (faculté de penser les objets de la connaissance), par opposition à la sensibilité (faculté d'obtenir des sens des impressions à propos de ce qui nous entoure), lié à l'expérience.                                     
- Pour les rationalistes comme Descartes, toute partie de la connaissance résulte de la raison. Pour les empiristes comme Hume, cela vient de l'expérience, seule source possible de connaissance. On croit à une relation stable entre les choses parce que l'expérience peut se répéter. Cependant, cela ne suffit pas pour établie un rapport absolu et immuable. L'universalité des lois établies est donc remise en cause.
- Kant affirme, par opposition à cette conception, qu'il existe des connaissances a priori, entièrement produites par la raison. Ces connaissances sont la condition de l'expérience, car c'est à l'homme d'aller chercher dans la nature les réponses à ses questions, qu'il a donc besoin de clairement concevoir. La nature ne communique pas ses secrets si on ne l'interroge pas. L'observation sans but ne mène à rien.
- Plus encore, il faut non seulement se poser certaines questions, mais en plus prédire une partie de la réponse que donnera la nature. Un fait reste « brut » si on le constate de manière « objective ». C'est pour cela qu'il faut que le scientifique use de sa subjectivité pour avancer. Les phénomènes ne changent pas, ce sont les concepts scientifiques qui se précisent de plus en plus.
- Le concept et la théorie physique sont des créations de l'esprit, non pas des copies de la réalité. Le physicien, ne connaissant pas les véritables rouages du monde, ne peut que former des hypotèses abstraites dont on déduit des explications correctes de la réalité. On doit donc passer par l'abstraction pour connaître le réel.

Auteur à retenir :

- Bernard : Dans la méthode expérimentale, seule l'expérience des faits est autorité. Si l'expérience contredit la théorie, il faut en changer : ainsi la science progresse. De la même façon, il faut changer ses pensées quand elles ont rempli leur rôle, qu'elles se retrouvent donc inutiles. Les idées et les théories évoluent sans cesse. La méthode expérimentale est une autorité impersonnelle au-delà de la science. Elle représentant le progrès. A terme, il ne reste que la connaissance scientifique et on oublie le nom des scientifiques (// impersonnalité), contrairement aux arts et aux lettres.

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