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24 avril 2007

| Philo - La conscience |

Conscience


Définition :
- Représentation, perception immédiate plus ou moins claire par le sujet de ce qui se passe en lui ou hors de lui, de ses actes, sensations et pensées.
- Jugement pratique > Le sujet distingue le Bien du Mal et apprécie ses actes et ceux d’autrui de façon morale (conscience morale)
- Conscient : lié aux actes et états du sujet qui les perçoit, le plus souvent par la réflexion.
- Assumer en connaissance de cause la responsabilité de ses actes.

Distinctions :
- Conscience psychologique > Aperception de ce qui est en et hors du sujet
- Conscience spontanée > Impression première éprouvée par le sujet de ses états psychiques
- Conscience réfléchie > Retour du sujet sur la conscience spontanée
- Champ de conscience > Ensemble des faits psychiques présents à la conscience
- Courant de conscience > « Durée » de Bergson, = déroulement incessant des faits psychiques
- Conscience de soi > Sentiment de la personnalité
- Conscience morale > Appréciation des actes par le prisme de la morale
- Bonne conscience > Sentiment fondé (ou non) d’avoir adopté la bonne conduite
- Mauvaise conscience > Malaise moral, regrets, remords, d’une action ou d’une non-action
- Inconscience(= être privé de conscience, comme quand on est dans le coma, ou ignorance, comme quand on est inconscient d’un danger)  # l’inconscient

Idées clés :
- La conscience permet à l’homme non seulement d’être « dans » le monde, mais aussi d’être « devant » le monde, qu’il se donne à connaître, comprendre, juger, transformer > Mise à distance du monde, séparation opérée grâce à la conscience + mise à distance entre lui et lui-même : la conscience de lui, de ses pensées et de ses actes, le fait tendre vers le « être soi » >> Ambivalence : l’homme est au dessus des autres êtres vivants (conscience = propre de l’homme),  mais cette même conscience l’arrache de l’innocence et lui fait connaître la misère (doute, questionnement, fait de négliger le présent – v. Pascal).
- Conscience = condition de vie de la philosophie, car concerne l’examen, la remise en question des savoirs, certitudes, même si le résultat est qu’on ne sait rien > cette ignorance est consciente.
- Avoir conscience d’exister  (« Je pense, donc je suis ») # savoir qui on est. Conscience de soi = « je » # connaissance de soi  = « moi », moi = identité, stabilité dans la diversité des pensées (« moi » pense, doute, reformule), unité des représentations extérieures ou de nos propres représentations.
- Conscience du monde implique conscience de soi : le sujet ne se reconnaît dans ses actes (ou dans le monde) que s’il se sent présent en eux (ou en lui), conscience renvoie à tout ce qui n’est pas elle, même si les choses lui sont liées (ex : passé).
- Conscience = projet, intentionnalité, être conscient = être présent dans le monde qui est alors un sens à réaliser plus qu’un spectacle à contempler.
- Penseurs modernes (Nietzsche, Freud) voient la conscience comme source d’illusions, la conscience ne détient pas la vérité.

Auteurs :
Montaigne > L’homme devient de plus en plus savant, mais pas de mieux en mieux, car la conscience et l’entendement restent vides, et notre savoir que l’on transmet avec fierté, est en fait inutile, puisqu’il ne vise pas la vertu.
Descartes > La pensée se définit par la conscience (savoir immédiat de soi-même, // volonté, imagination, entendement).
Descartes > La nature (venant de Dieu) manifeste une vérité que confirment mes sentiments, mon corps (douleur, faim, soif).  L’âme est étroitement liée, voire confondue avec le corps : la conscience ne peut nier la douleur du corps, et la ressent/perçoit comme lui. Sentiments = façon confuse de penser issue de l’union étroite de la conscience et du corps.
Pascal (v. Bergson) > L’homme ne sait pas saisir le présent, il regrette le passé et hâte le futur, alors qu’aucun des deux ne lui appartient, et aucun des deux ne peut être changé, contrairement au présent, car le présent nous est pénible, et quand il est agréable, on regrette de devoir l’abandonner. On mise donc sur l’avenir qui est hors de notre contrôle. « Nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre » > La conscience et la pensée apportent la misère à l’homme car toujours en avant ou en arrière d’elle-même.
Bergson > Conscience = mémoire, car une conscience qui oublie son passé ne pourrait perdurer. Conscience = mouvement de la pensée ver le futur, par le projet, et l’action. Conscience = lien, trait d’union entre le passé et l’avenir, le retenu et l’anticipé. Présent = limite entre passé et avenir.
Rousseau > La notion de Bien et de Mal est universelle. Même avec les dieux gréco-romains accablés de vice, l’homme a su garder un instinct moral qui repoussait leurs commandements > L’homme possède donc un principe inné (donné par Dieu) de vertu, que l’on nomme conscience et qui se manifeste par les sentiments, reflet intérieur des idées extérieures. « La conscience morale est un juge infaillible du Bien et du Mal » > Source des valeurs, transcende le règne animal.
Kant > La conscience du « je » élève l’homme au dessus des animaux car cela lui permet de devenir une personne. « Je » est un acte de l’entendement (pensée par concepts, première forme de pensée). L’enfant parle d’abord à la 3e personne avant de dire « je ». Il se « pense » plutôt qu’il ne se « sent », il prend conscience de son unicité dans le monde.
Hegel > L’homme a une double existence grâce à sa conscience : existence dans la nature, et existence pour soi (contemplation et pensée de soi). Conscience de soi acquise de deux façons : cogito théorique (ou spéculatif) = retour sur elle-même de la pensée, puis cogito pratique = l’homme devient actif pour se connaître en agissant dans le monde ou en lui-même.
Nietzsche >  Corps > conscience, car conscience mène à confusions et erreurs, c’est un instrument inachevé, un organe qui n’a rien de louable > Conscient est d’importance secondaire, même s’il nous est proche, il n’en est pas plus important.
Freud > Sur-moi (= intériorisation des interdits parentaux) censure le Moi par la conscience morale (saisie du Bien et du Mal). Sentiment de culpabilité = résultat de la tension entre les exigences du Sur-moi et les tendances du Moi, il est donc le reflet de la sévérité de la conscience morale.

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